Alors me voici à New York, sur le campus de EF NY, entamant déjà ma deuxième semaine, alors que j’ai attendu ce voyage pendant plus de six mois. Ça me fait tout drôle d’être ici, de n’avoir qu’à me présenter à quelques cours trop faciles par jour puis de simplement prendre le train avec tous mes nouveaux amis de partout dans le monde pour me retrouver en plein Manhattan à marcher pendant des heures, submergée par la ville qui ne cesse de m’émerveiller mais qui semble tout de même rapetisser au fil des jours. Et en même temps, ça me semble tellement… normal. Comme si j’étais supposée d’être là toute ma vie. Les rues, les trains, les métros qui me terrifiaient, qui me semblaient impossibles à comprendre, je les traverse avec une miette de doute, mais étrangement, sans aucune crainte, parce que même si je ne sais pas où je suis, je sais que je suis à la maison.
Hier, le 3 septembre, marquait la fin d’une année digne des films les plus incroyables, une année marquée par une histoire d’affection, de lust, de foi grandiose en les rencontres extraordinaires qui changent le cours d’une vie. Il y a un an, je rencontrais quelqu’un qui ne m’a non pas fait croire en l’amour à son état le plus fou, mais qui pour la première fois l’incarnait. Hier, j’étais assise sur des rochers bordant la Hudson River dans ma petite ville de Tarrytown, avec un garçon adorable, et comme je contemplais le Tappan Zee Bridge tout illuminé, toute cette année m’a frappée d’un seul coup, je l’ai vue défiler devant mes yeux, et pour la toute première fois, j’ai senti que je passais à autre chose, enfin. Cette peine d’amour qui m’a grugée pendant des mois, mes doutes, mes soucis, les risques que j’ai pris, toutes ces choses que j’ai laissées m’atteindre m’ont semblé tellement loin, et d’une étrange manière, mes réussites, mes victoires, mes accomplissements ne m’étaient jamais apparues aussi concrets, et les gens que j’aime, aussi importants. Comme si enfin je comprenais la vraie valeur des choses. Comme si j’avais atteint le point culminant d’un long périple où j’ai appris à faire des choix, à dire non un peu plus, à me libérer de mes peurs, à devenir une personne que j’aime et dont je suis fière, et qu’enfin, je pouvais laisser aller le passer et regarder en avant. Pas facilement, pas totalement, mais beaucoup qu’avant. Enfin.
Ha, bien sûr que je pense un peu à lui. Bien sûr que ça m’est un peu cruel d’être dans la même ville et de ne pas y être avec lui. Bien sûr que je l’espère parfois, que je voudrais le croiser par hasard, juste parce que c’est une histoire qui me semble trop belle pour se terminer. Bien sûr que je me suis imaginée le revoir des milliers de fois. Peut-être que je le ferai.
Mais quand j’arpente les rues de ma nouvelle ville, quand je passe des heures à rire aux éclats, quand je prends du temps pour moi, quand je n’ai rien d’autre à faire que de vivre, tout simplement, je comprends que le meilleur est à venir, et que ma vie m’attends à bras ouverts.
Et puis. Il y a New York.
«-New York is the perfect place to be single. The city is your date.
– You’re dating the city?
– About 18 years. lt’s getting serious. l think l’m in love!»
«Maybe the past is like an anchor holding us back. Maybe you have to let go of who you were to become who you will be.»
[Sex and the City, Season 5, Anchors Away]
(Source: La vie palpitante de Ariane B)