Just passing through.

La première fois, c’était à la fois comme si je sortais de ma peau, et comme si j’y entrais. Comme si tout s’expliquait et tout s’embrouillait. L’ombre et la lumière. Ce n’était pas une surprise mais c’était surprenant, c’était comme je pensais, et à des lieux de ce que j’imaginais.

Après, je suis longtemps restée allongée, droite comme une barre, terrifiée. J’ai pensé à lui un peu, à ses mots encore écrits sur mes murs au feutre néon. Je n’ai pas vraiment dormi. Ma tête tournait, mon coeur un peu aussi. Comme si tout s’alignait mais rien ne concordait.

Ses mots m’ont cassé la gueule. J’ai entendu son affection, mais aussi sa colère, sa frustration d’être là où je ne suis pas encore et où je ne serai peut-être jamais, beaucoup de promesses, des promesses teintées d’amertumes et de rage d’avoir longtemps été pour les autres un jouet plus qu’un bijou, des accusations portées contre moi comme un gun sur ma tempe, l’urgence de réponses qui ne viendront peut-être pas. Et tout au fond, presque imperceptible, la peur.

Parce que ça ne sera pas pour la vie.

 

 

(Source: La vie palpitante de Ariane B)

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