À qui tu mens, toi?
Moi, je me mens à moi.
J’ai menti tellement de fois. Toutes les fois où j’ai dit à l’autre vouloir prendre mon temps, moi aussi. J’ai menti quand j’ai clamé ne pas être faite pour l’amour. J’ai menti quand j’ai calé des bières assise sur d’autres genous, quand j’ai embrassé avec la langue, quand j’ai baisé, quand j’ai dormi seule dans mon grand lit, quand je me la suis joué cool le lendemain. Toutes les fois où je suis passée outre les retards, les disparitions momentanées, les appels non retournés, ceux qui reviennent lorsqu’ils ont besoin et non lorsqu’ils ont envie. J’ai menti quand j’ai accepté qu’on ne prenne pas de mes nouvelles mais qu’on me déverse plutôt ses ennuis sur la tête et qu’on reparte sans donner signe de vie pendant des semaines.
Je me suis menti en pleine face, honteusement.
Ha, c’est sûr que je me suis fait mentir par d’autres qui savaient quoi dire pour arriver à leurs fins.
Mais j’ai fait pareil pour arriver aux miennes.
Pour frôler un semblant d’ensemble, pour me voir un instant dans les yeux de quelqu’un d’autres, pour exister sur un autre épiderme. Pour un peu de chaleur humaine, pour les rires et les secrets, bien qu’éphémères. Pour les souvenirs, pour le passé, les bons moments, les “te souviens-tu quand…”. Pour l’amour, pour la famille, pour l’amitié.
Pour ne pas être toute seule, crisse.
Si j’avais dit la vérité, j’aurais dit que ça me fait chier qu’on me fasse attendre. J’aurais exigé qu’on retourne mes appels. Je n’aurais jamais couché avec quelqu’un qui ne voulait pas être mon amoureux. Et peut-être bien que j’aurais eu ce que je voulais.
Mais je me suis tue.
J’ai été seule dans mes “à deux” plus qu’à mon tour.
Pour ne pas avoir l’air de vouloir ce que je voulais.
Pour ne pas être seule.
Mais je suis seule, pourtant.
Souvent.
Je me suis prise à mon propre jeu.
Il n’y a personne qui dort avec moi, et ceux qui disparaissent ne reviennent pas plus souvent.
Je ne compte même plus combien de relations non satisfaisantes j’ai gardé en vie simplement par peur de la solitude, du rejet.
J’ai échoué souvent à entretenir des liens qui me nourrissaient, qui me donnaient ce que j’aurais voulu avoir, me donnant entièrement sans rien demander en retour.
Étrangement, j’ai pourtant toujours ce que je veux, dans le reste de ma vie.
Facilement. Un mélange parfait de chance, de travail et de love. Je sais ce que je veux, je le demande, l’exige presque, je travaille pour l’avoir, et je l’obtiens. Toujours. Parce que je sais que je l’ai gagné, et surtout, que je le mérite, que j’en vaut la peine.
Pourquoi, dans ce cas, n’ai-je jamais eu ce que je voulais des autres?
Parce que j’ai malheureusement toujours eu peine à croire que je le méritais, et que je me suis contenté de ce qu’on me donnait au lieu de demander ce que je voulais. J’ai menti.
C’est donc ma nouvelle quête, l’honnêteté.
Astheure, je vais me dire les vraies affaires.
Même si ça veut dire dormir seule. Même si ça veut dire faire le deuil d’amitiés qui ne m’apportent plus rien. Même si ça veut dire déplaire un peu aux autres, vivre avec les désaccords, les conflits. Même si ça veut dire prendre le risque d’être rejetée.
Parce que ça signifique aussi accepter de vouloir ce que je veux, et d’avoir l’air de le vouloir.
Dire ce que je veux, demander ce que je veux, pour l’avoir.
Re-choisir ce que je veux, pour le garder, et ce que je ne veux plus, pour le laisser aller.
Et surtout, ouvrir les bras trèèèèèèès grands au Love avec un grand L.
Comme dirait L’Oréal Paris, parce que je le vaux bien.
PS: Au moment où je termine cet article, MindBodyGreen publie l’article 5 Ways Honesty Can Make You Happy:
- Truth is peaceful, in fact one of its most beautiful qualities is that it is very grounding.
- The truth reveals freedom, there is something that is uncovered, and you live with having nothing to hide.
- Truth transforms, it begins to reveal the beauty of your best intentions and you shift towards making the changes you need to live an inspired life!
- Truth awakens us to our own best courage to be honest and forthcoming. Dag Hammarskjold puts it like this, “Life only demands the strength you posses, Only one feat is possible – not to have run away.”
- The truth makes it is easier to live life being yourself. Leo Buscaglia says, “The easiest thing to be in the world is you. The most difficult thing to be is what other people want you to be. Don’t let them put you in that position.” I often say in class the hardest pose we do is being ourselves. The Bhagavad Gita puts it like this, “Yoga is the practice of tolerating the consequences of being yourself.” »
Amen.
(Source: La vie palpitante de Ariane B)