Quatrième jour de 2014, écrasée ben pénard sur le couch en coton ouaté acheté au Village des Valeurs pour six piasses, le dos barré ben raide depuis cinq jours, le café Bailey’s qui refroidit, Hawaii Five-O sur pause le nouveau là pas le vieux, mon chum (BEN OUI GUYS MON CHUM) qui me fait à dîner en tout cas j’pense là il gosse dans la cuisine avant que je lui vernisse les ongles d’orteils de cinq couleurs différentes oui oui avec son consentement y’est fou de même, l’homme de la maison qui revient de vendre du thé le nez qui coule. La life est tranquille.
J’ai décrété que 2013 avait été l’année des choix de marde. Je l’ai finie dans un espèce de tourbillon émotif, un méchant mélange de questionnements sur mes valeurs profondes (rien de nouveau jusque là tu vois ben), de love qui m’a pris par surprise, d’un presque trop-plein de nouveau qui, à mon grand étonnement, m’a sécurisée plus qu’il m’a fait peur.
Faut dire que ça a été une ESTI d’année. Un deuxième amour de loin qui s’est noyé à grands coups de 40 onces de bières cheap, du stress de tout pis tout le temps qui m’a fait me vider de mon sang au galon, des chances que j’ai regretté d’avoir laissées, des friends nouveaux qui arrivent et de vieux qui s’en vont, des engagements et des trahisons, des projets toujours toujours toujours et des idées à la pelle, en plus de prendre le tournant du quart de siècle, ce qui m’a brassée plus que je l’aurais pensé. J’ai fait un grand ménage et beaucoup de sacrifices, à l’occasion en laissant derrière des amitiés que j’ai cru précieuses ou des croyances qui me semblaient béton.
Je pense que dans les derniers mois j’ai peut-être pas vraiment changé mais crisse que j’ai appris. J’ai compris que l’opinion du monde faut arriver à s’en détacher. J’ai compris qu’être égoïste c’est pas tout le temps une mauvaise chose. J’ai compris que les bonnes valeurs c’est ben relatif. J’ai compris que s’acharner c’est pas toujours un signe de force. J’ai compris que les affaires les plus simples sont souvent les plus vraies aussi. J’ai compris que tout peut changer en une seconde, pour le pire et pour le mieux. J’ai compris que le vrai love authentique, ça se peut.
Fait que je commence la nouvelle année en apprenant à pas avoir peur des bras ouverts en me vautrant dedans en affamée et en arrivant presque à croire que ça peut durer toujours, et en disant un peu plus «Merci» et peu plus «Fuck you»…
Et je vous en souhaite tout autant.