Pour lui ça a été le nouveau, le possible. Des mots qu’il m’a jamais dit à moi, avec un ton de «j’te ferais vraiment plein d’affaires » qu’il prend jamais avec moi pis des insinuations d’affaires sexu, tout ça pour quelqu’un d’autre. J’ai tout vu en live sur l’écran qui traînait dans la maison. Il est rentré à la maison, j’ai pêté ma coche Lemonade-style pis chu partie chez Victo en taxi, demi bouteille de blanc en main. J’suis revenue, je l’ai vu pleurer pour la première fois de ma vie. Je suis restée.
Pour moi ça a été le passé qui est revenu se pointer le bout du nez alors que les morceaux étaient presque tous recollés. Ça a juste pris deux courriels un à la suite de l’autre pour me décolisser. J’ai réfléchi quelques jours, pis j’ai répondu, parce que le poids des affaires non-dites pis des « peut-être que » reposait sur mes p’tites épaules depuis trop longtemps. Des fois, faut que tu saches. Jaser jaser jaser jaser. Je lui ai rien dit parce que j’avais peur. Il m’a pogné sur un coin de rue en plein éclat de rire électronique. J’ai vu la pépite d’or dans ses yeux perdre son éclat, son regard se gonfler de dégoût et de tristesse. Je me suis effondrée, je l’ai supplié. « Est-ce que tu l’aimes plus que moi? » Il est resté.
On est encore là.